Je présenterai des travaux récents qui mettent en scène des hypersurfaces cubiques projectives complexes de dimension trois et les revêtements cycliques ramifiés au-dessus, pour étudier la riche et belle géométrie de la variété de Fano des droites qu'ils contiennent et le comportement de l'automorphisme du revêtement lors de la dégénérescence vers une cubique à singularités isolées.
Dans cet exposé, on montrera que toute variété algébrique réelle de dimension n contient des hypersurfaces algébriques réelles de degré d dont les nombres de Betti croissent en O(d^n), lorsque le degré d tend vers l’infini. Ceci est l'ordre de croissance maximal autorisé par l'inégalité de Smith-Thom. L’existence de telles hypersurfaces est obtenue à l’aide de techniques probabilistes.
Weinstein a montré que toute variété de Poisson holomorphe est localement le produit d'une variété symplectique et d'une variété de Poisson dont le rang est nul au point considéré. En particulier, toute variété de Poisson possède un feuilletage naturel dont les feuilles sont des variétés symplectiques. Dans un travail en collaboration avec Jorge Pereira, Brent Pym et Frédéric Touzet, nous montrons que si une variété de Poisson compacte kählerienne X a une feuille compacte L dont le groupe fondamental est fini alors, à un revêtement étale fini près, X est le produit du revêtement universel de L et d'une autre variété de Poisson.
Cet exposé présentera l’aspect feuilleté des géométries (connexions) de Cartan qui sont des structures géométriques infinitésimalement modelées sur des espaces homogènes. Après une introduction du cadre classique, nous allons montrer des résultats de classification pour les feuilletages holomorphes avec des géométries de Cartan transverses sur les variétés de Calabi-Yau et sur les variétés rationnellement connexes. L’exposé s’attachera à introduire le cadre classique et les motivations de manière géométrique et accessible.
Nous ferons 'quelques observations sur le schéma des arcs'.
J'introduirai une notion de décomposition en anses pincées pour les complexes simpliciaux finis et en montrerai l'existence après subdivisions stellaires en des facettes. Ces décompositions étendent les effeuillages classiques. Toute fonction de Morse discrète induit une telle décomposition sur la deuxième subdivision barycentrique.
Dans cet exposé, on considérera les ensembles algébriques réels munis d'une structure polynomiale de groupe et on mettra en avant quelques différences avec les groupes algébriques complexes. Nous nous intéresserons ensuite au cas des groupes algébriques réels compacts, aux propriétés plus proches de celles des groupes algébriques complexes. Enfin, on étudiera quelques propriétés géométriques des actions polynomiales des groupes algébriques réels compacts sur les ensembles algébriques réels, notamment en termes d'orbites et de quotients.
In a previous paper we have introduced the notion of geometric directional bundle of a singular space, in order to introduce global bi-Lipschitz invariants. Then we have posed the question of whether or not the geometric directional bundle is stabilised as an operation acting on singular spaces. In this talk we give a positive answer in the case where the singular spaces are subanalytic sets, thus providing a new invariant associated with the subanalytic sets.
Tout polynôme multivarié P(X_1,...,X_n) peut être écrit comme une somme de monômes, i.e., une somme de produits de variables et de constantes du corps. La taille naturelle d'une telle expression est le nombre de monômes. Mais, que se passe-t-il si on rajoute un nouveau niveau de complexité en considérant les expressions de la forme : somme de produits de sommes (de variables et de constantes) ? Maintenant, il devient moins clair comment montrer qu'un polynôme donné n'a pas de petite expression. Dans cet exposé nous verrons que ce problème est lié à des conjectures célèbres de complexité algorithmique (comme P <> NP) et nous montrerons ensuite comment le résoudre. Plus précisément, nous pouvons montrer que certains polynômes explicites n'ont pas de représentations ``somme de produits de sommes'' (SPS) de taille polynomiale. Nous pouvons aussi obtenir des résultats similaires pour les SPSP, SPSPS, etc... pour toutes les expressions de profondeur constante.
I will present a generalization of Gabrielov's rank theorem for families of rings of power series which we call W-temperate. Examples include the family of complex analytic functions and of the Eisenstein series. I will provide the definition of Eisenstein series, and will discuss how the result allows us to give new proofs of the following two results of W. Pawlucki: I) The non regular locus of a complex or real analytic map is an analytic set. II) The set of semianalytic or Nash points of a subanalytic set X is a subanalytic set, whose complement has codimension two in X. This is a work in collaboration with Octave Curmi and Guillaume Rond.
I will talk about a joint paper with Jacek Bochnak containing an appendix written by János Kollár. Let X be a real algebraic variety and let Y be a homogeneous space for some linear real algebraic group. We prove that a continuous map f: X -> Y can be approximated by regular maps in the compact-open topology if and only if it is homotopic to a regular map. Taking Y=S^p , the unit p-dimensional sphere, we obtain solutions of several problems that have been open since the 1980's and which concern approximation of maps with values in the unit spheres. This has several consequences for approximation of maps between unit spheres. For example, we prove that for every positive integer n every continuous map from S^n into S^n can be approximated by regular maps. Up to now such a result has only been known for five special values of n, namely, n=1, 2, 3, 4 or 7.
En géométrie diophantienne, le principe de Batyrev-Manin-Peyre décrit conjecturalement le comportement du nombre de points rationnels de hauteur bornée d’une variété de Fano définie sur un corps de nombres, lorsque ladite borne tends vers l’infini. Étant donnée une variété de Fano sur C, un analogue géométrique de ce principe consiste à considérer l’espace de modules des courbes rationnelles de « grand degré » dans cette variété. Un cadre naturel pour une telle étude est celui de l’intégration motivique ; il s’agit alors de questionner la convergence, après une normalisation adéquate dans l’anneau d’intégration motivique, de la classe de l’espace de module des courbes de degré arbitrairement grand. Il est de plus attendu que son hypothétique limite puisse être décrite par un produit eulérien motivique, jouant ainsi le rôle du nombre de Tamagawa défini par Peyre dans le cadre arithmétique. Dans cet exposé, on présentera les grandes lignes qui mènent à l’énoncé d’un tel principe et à la description de la limite attendue, en illustrant par des exemples pour lesquels le résultat est connu. Puis on montrera qu’affiner ce principe, en introduisant une notion d’équidistribution de courbes, ouvre la voie à de nouveaux résultats.
On donnera une définition de structure réelle sur une variété tropicale projective, définition qui s'inspire de la méthode du patchwork de Viro. Dans le cas local on montrera qu'une structure réelle sur un éventail matroidal est équivalent à une orientation sur la matroide sous jacente. On generalisera ensuite le théorème du patchwork à ce cadre. C'est un travail en commun avec Kris Shaw et Johannes Rau.
W. Pawlucki a montré en 1990 que l'ensemble des points en lesquels un ensemble sous-analytique est semi-analytique est lui-même sous-analytique. Le but de cet exposé est d'expliquer cette phrase et de présenter une nouvelle stratégie de preuve de ce résultat. C'est un travail en commun avec André Belotto et Octave Curmi.
On propose une construction géométrique permettant de comprendre ensemble les fibres de Milnor topologique et motivique associées à une application régulière complexe. Cette construction passe soit par la géométrie logarithmique, soit par une version adaptée de la déformation (réelle orientée) sur le cône normal. Travail en collaboration avec J.B. Campesato et A. Parusinski.
In this seminar I will discuss the so called ``zonoid algebra'', a construction introduced in a recent work (joint with Breiding, Bürgisser and Mathis) which allows to put a ring structure on the set of zonoids (i.e. Hausdorff limits of Minkowski sums of segments). This framework gives a new perspective on classical objects in convex geometry, and it allows to introduce new functionals on zonoids, in particular generalizing the notion of mixed volume. Moreover this algebra plays the role of a probabilistic intersection ring for compact homogeneous spaces.
Let f ∈ Z[x_1,...,x_n] be a non-constant polynomial. Let p be a prime number and m be a positive integer. We associate to f, p, m the exponential sum Ef(p,m):=1/p^(mn) ∑_{x∊(Z/pmZ)n} exp(2πif(x)/p^m). Let σ be a positive real number. Suppose that for each prime number p, there is a positive constant c_p such that |Ef(p,m)|≤c_pp^{-mσ} for all m ≥ 2. Igusa's conjecture for exponential sums predicts that one can take c_p independent of p in the above inequality. This conjecture relates to the existence of a certain adèlic Poisson summation formula and the estimation of the major arcs in the Hardy-Littlewood circle method towards the Hasse principle of f. In this talk, I will recall Igusa's conjecture for exponential sums and discuss some new progress and open questions relating this conjecture to the singularities of the hypersurface dened by f . This talk is based on recent joint work with Wim Veys and with Raf Cluckers
La géométrie tropicale est un outil puissant qui permet via l'utilisation d'un théorème de correspondance de ramener des problèmes énumératifs algébriques, par exemple compter le nombre de courbes d'un certain degré passant par un nombre de points convenables, à un problème combinatoire. Ces derniers sont plus simples à appréhender mais parfois compliqués à résoudre. De plus, le passage dans le monde tropical permet de définir de mystérieux invariants dits raffinés, obtenus en comptant les solutions d'un problème énumératif avec des multiplicités polynomiales. Dans cet exposé on s'intéressera à l'énumération de courbes et aux invariants raffinés dans les surfaces abéliennes et dans les fibrés en droites au dessus d'une courbe elliptique. Lien visio : https://zoom.us/j/95789309400?pwd=NzM0SlNBKzhEMi9qK3dUdHhNWlo4QT09
I'll describe some recent advances in the area of point-counting: that is, results establishing upper bounds on the number of algebraic points of given height and degree in a (usually transcendental) set. I'll explain how, following an idea of Schmidt, these results can be used to deduce lower bounds for the Galois degrees of special points in some arithmetic situations. After reviewing some more classical contexts, I'll discuss how this strategy is applied (in a joint work with Schmidt and Yafaev) to obtain Galois lower bounds for special points in general Shimura varieties (where the more classical abelian methods do not seem to apply) conditional on suitable height bounds. In particular, Andre-Oort is shown to follow from these conjectural height bounds. Very recently, Pila-Shankar-Tsimerman proved these height bounds, thus finishing the proof of general Andre-Oort.